Le livre : Presqu’îles – Yan Lespoux. Préface Hervé Le Corre. Paru le 21 janvier 2021 chez Agullo Editions dans la collection Agullo Court. 11€90. (192 p.) ; 18 x 12 cm.
Un premier recueil de nouvelles chez Agullo, pour inaugurer notre nouvelle collection petit format, Agullo Court. Une balade souvent très drôle dans le Médoc des Landes, territoire sauvage et méconnu.
Préface d’Hervé Le Corre : » On pourrait passer en revue toutes les histoires de ce recueil tant elles collent à la mémoire, comme la résine aux doigts avec cette odeur forte.
Un coin secret de champignons. Un tracteur en boîte de nuit. Une vierge phosphorescente. Un concert fantôme. Des chemins de sable qui serpentent entre les pins jusqu’à l’océan.
L’envie de partir et le besoin de rester…
Presqu’îles, ce sont des tranches de vie saisies au vol, tour à tour tragiques ou cocasses qui, à travers les portraits de personnages attachés de gré ou de force à un lieu, les landes du Médoc, parlent de la vie telle qu’elle est, que ce soit là ou ailleurs. Au fur et à mesure que ces textes courts se répondent et s’assemblent, un monde prend forme. Celui de celles et de ceux dont on ne parle pas forcément, que l’on ne voit pas toujours.
Sans pathos, au plus près de son sujet, Yan Lespoux dessine un archipel de solitudes qui touche à l’universel.
L’auteur : Yan Lespoux a grandi dans le Médoc. Il enseigne l’occitan à l’université Paul Valéry Montpellier 3, et collabore à diverses revues (Marianne, Alibi, Sang Froid, 813) pour lesquelles il chronique des romans noirs.
Presqu’îles est son premier recueil de nouvelles.
On connait bien son blog chez Collectif Polar, on le suit : Encore du Noir
Extrait :
Invariablement, il nous proposait d’entrer pour manger une tartine de confiture. C’était son remède à lui contre la gueule de bois du lendemain. Un remède éprouvé par quelque chose comme soixante-dix ans d’expérience puisque, de son propre aveu, il avait commencé à boire à treize ans, quand il avait été embauché comme cantonnier. Depuis lors, réglé comme un métronome, il se prenait deux cuites par jour, une le matin et une le soir, entrecoupées par une sieste. Et de la confiture. Sauf, bien entendu, pendant les années qu’il avait passées en prison.
La prison, il y avait atterri à cause d’un meurtre, et son histoire, on savait qu’il allait nous la raconter aussi assurément qu’il allait nous faire une tartine de confiture.
La scène était bien rodée. Il commençait par ouvrir le tiroir de son buffet pour en tirer un décamètre siglé Gendarmerie nationale. Il l’avait subtilisé aux flics quand ils étaient venus faire les premières constatations. Il avait pensé que ça lui ferait un joli souvenir et, vu le plaisir qu’il prenait à nous le montrer, il avait eu bien raison.
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci
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